Alliances politiques et mobilisation électorale

Par Docteur Belkassem Amenzou

Résumé :

Le multipartisme est un principe fondateur du système politique au Maroc. Cette diversité, qui ponctue la scène publique marocaine, a toujours été soulignée dans les différentes constitutions. Les partis politiques œuvrent pour faire entendre leur voix, encadrer et former les citoyennes et les citoyens et exprimer leurs opinions différentes, même s’ils n’ont ni le même poids, ni la même légitimité, ni la même popularité, ni la même représentativité, ni encore la même crédibilité. Aujourd’hui, ils sont au nombre de 36 partis politiques qui participent aux élections communales, régionales, législatives et professionnelles et encadrent, chacun selon son approche, sa ligne politique et son poids, les citoyennes et les citoyens. Et à l’issue de chaque rendez-vous électoral, local, régional, professionnel ou législatif, les partis politiques sont appelés à sceller des alliances pour pouvoir former un gouvernement ou prendre les commandes des collectivités locales, des conseils régionaux, des assemblées préfectorales ou des chambres professionnelles.

Les alliances peuvent être également constituées pour former un bloc d’opposition ou contrer un projet législatif. Même les entreprises ont parfois recours aux alliances ou partenariats pour conquérir de nouveaux marchés ou pour consolider leur position à travers des produits ou services complémentaires générateurs de profits. En démocratie, les partis recourent à l’alliance pour bien avancer, se positionner, mobiliser beaucoup plus d’électeurs et atteindre leur principal objectif qui est la conquête et l’exercice du pouvoir.

C’est pour cela que nous avons opté pour l’étude des alliances politiques au Maroc. Une telle recherche nous permettra de cerner les contours qui mobilisent les alliances et la valeur ajoutée qu’elles apportent au paysage politique pour avancer vers une véritable démocratie représentative avec une forte adhésion des citoyennes et des citoyens lors des rendez-vous électoraux. Les alliances peuvent être pertinentes les unes que les autres. Celles conclues au sommet par les responsables des partis politiques peuvent se heurter au refus de la base militante et du coup provoquer des tensions de nature à freiner l’efficacité et la bonne marche de la coalition. Parfois des alliances contre nature sont scellées, mais elles ne réussissent pas ou du moins pas dans le long terme. Le thème de notre article s’articule autour des alliances politiques au Maroc. Dans ce sillage, nous allons voir dans quelle mesure, elles mobilisent les électeurs et réconcilient les citoyens, notamment les jeunes avec la chose politique.

Introduction

Le multipartisme est un principe fondateur du système politique au Maroc. Cette diversité, qui ponctue la scène publique marocaine, a toujours été soulignée dans les différentes constitutions du pays. Ainsi, les partis politiques œuvrent pour faire entendre leur voix, encadrer et former les citoyennes et les citoyens et exprimer leurs opinions différentes, même s’ils n’ont ni le même poids, ni la même légitimité, ni la même popularité, ni la même représentativité, ni encore la même crédibilité.

C’est une réalité politique. Aujourd’hui, ils sont au nombre de 36 partis politiques, qui meublent le paysage politique marocain, participent aux élections communales, régionales, législatives et professionnelles et encadrent, chacun selon son approche, sa ligne politique et son poids, les citoyennes et les citoyens. Et à l’issue de chaque rendez-vous électoral, local, régional, professionnel ou législatif, les partis politiques sont appelés à sceller des alliances pour pouvoir former un gouvernement ou prendre les commandes des collectivités locales, des conseils régionaux, des assemblées préfectorales, des conseils provinciaux ou des chambres professionnelles.

Les alliances peuvent être également constituées pour former un bloc d’opposition ou contrer un projet législatif. C’est la logique de la démocratie représentative pour laquelle le Maroc a opté depuis son indépendance. Et la constitution de juillet 2011, validée par l’écrasante majorité du peuple marocain, l’a encore soulignée. C’est dire qu’à chaque conjoncture politique, les partis politiques cherchent à sceller des alliances pour pouvoir se démarquer et se positionner en tant que bloc pour exercer plus d’influence au sein du paysage politique et mobiliser par ailleurs plus de suffrages. C’est pour cela que nous avons opté pour l’étude des alliances politiques au Maroc.

Une telle recherche nous permettra de cerner les contours qui mobilisent les alliances et la valeur ajoutée qu’elles apportent au paysage politique pour avancer vers une véritable démocratie représentative avec une forte adhésion des citoyennes et des citoyens lors des rendez-vous électoraux.  Dans ce sillage, nous allons voir dans quelle mesure, elles mobiliseront les électeurs et réconcilieront les citoyennes et les citoyens, notamment les jeunes avec la chose politique. Nous nous focaliserons sur les alliances au Maroc, notamment celles conclues entre le parti du progrès et du socialisme (PPS) et le parti de justice et de développement (PJD), la «Koutla», «Al Wifak Alwatani» et l’Alliance pour la démocratie (G.8). La particularité et la nature de ces alliances.

Mode de scrutin

Au Maroc, le choix a été porté sur le mode de scrutin uninominal à un tour depuis l’indépendance jusqu’à 2002 et puis le scrutin de liste proportionnel au plus fort reste. Mais au niveau des communes de moins de 35.000 habitants, le scrutin uninominal à un tour a été maintenu. Selon ce mode de scrutin uninominal, le candidat, qui obtient le plus de voix, gagne le siège.

Cela a l’avantage de la simplicité. Par contre, le mode de scrutin de liste proportionnel au plus fort reste semble compliqué. Les sièges sont répartis au prorata des voix obtenues par les listes. Ce mode de scrutin, adopté par le gouvernement Youssoufi, soutenu par la Koutla (USFP, PI et PPS), lors des élections législatives de 2002, avait pour finalité de barrer la route aux SAP (sans appartenance politique) et à l’utilisation de l’argent pour l’achat des voix. 

Pour bien comprendre ce mode de scrutin, prenons l’exemple suivant : Une circonscription de 600.000 habitants compte 300.000 électeurs inscrits sur les listes électorales. Le jour du scrutin 200.000 ont voté. Dans cette circonscription, quatre listes de quatre partis politiques (liste I, liste II, liste III, liste IV) sont en lice pour pourvoir cinq sièges. Le verdict des urnes a donné le résultat suivant : La liste I a obtenu 50% des voix (100.000), la liste II : 30% (60.000), la liste III : 15% (30.000), la liste IV : 5% (10.000). Le seuil électoral adopté est de 6%. Ce qui donne dans ce cas : 12.000 voix comme barre.

C’est-à-dire toute liste, ayant moins de 12.000 voix, ne prend pas part à l’opération de la répartition des sièges. La liste IV est donc éliminée. La répartition des sièges se fera donc entre les listes I, II et III. Et cela à la suite du calcul du quotient électoral. On déduit d’abord le nombre de voix obtenues par les listes éliminées du nombre total des voix exprimées dans la circonscription. Le résultat est divisé par le nombre de sièges à pourvoir dans la circonscription.

C’est-à-dire 200.000 voix exprimées (-) 10.000 voix obtenues par la liste IV éliminées.  Ce qui donne 190.000 à diviser par 5. Et nous aurons un quotient électoral de 38.000 voix pour arracher un siège.  Ainsi, la liste I (100.000 voix) aura automatiquement 2 sièges et lui restera 24.000 voix. La liste II (60.000 voix) aura un siège et lui restera 22.000 voix. La liste III n’a pas encore obtenu de siège, elle n’a que 30.000 voix. Donc zéro siège, selon le quotient et un reste de 30.000 voix.  

Et suivant la règle du plus fort reste, cette liste III bénéficiera d’un siège et l’autre siège ira à la liste I qui a un reste de 24.000 voix. Ainsi, la liste I aura trois sièges, la liste II, un siège et la liste III, un siège. Les sièges sont attribués aux candidats de chaque liste selon l’ordre de leur classement. Dans le scrutin uninominal à un tour, celui qui obtient le plus de voix emporte le siège.

Cela a l’avantage de la simplicité. Au plan global, il résulte souvent pour le parti arrivé en deuxième position une sous-représentation par rapport à son total de voix.  Quant aux autres partis, ils n’obtiennent presque aucun élu. Par ailleurs, la représentation géographique des partis influence beaucoup le résultat final dans la mesure où un petit parti très bien implanté peut être représenté, mais aussi où le parti ayant obtenu le plus de voix au plan national peut se voir privé de sa victoire car ses suffrages sont trop dispersés.

Trajectoire politique des alliances

«Koutla»

La «Koutla» est la première coalition politique créée au Maroc. Politiquement, le terme «Koutla» remonte aux années trente, précisément en 1934 avec la création de la «Koutla de l’action nationale» (Koutlate Al aâmal Al Watani), qui n’est autre que l’ancêtre du parti de l’Istiqlal. Il a fallu attendre le début des années soixante-dix pour que cette appellation ressurgisse.

En effet, le 22 juillet 1970, le Parti de l’Istiqlal et l’UNFP ont fondé la «Koutla nationale» pour faire front d’opposition à la révision constitutionnelle de juillet 1970 et des élections législatives du mois d’août de la même année. Mais avec la scission qu’a connue l’UNFP deux ans plus tard, cette appellation disparaitra du vocabulaire politique marocain jusqu’en 1989 où l’USFP et le PI commençaient à l’évoquer, mais sous le nom de «Koutla démocratique».

Une charte constitutive a été, ainsi, signée, le 17 mai 1992, entre les deux partis, l’USFP (Abderrahmane Youssoufi) et le PI (Mhamed Boucetta), en plus de l’UNFP (Abdellah Ibrahim), l’OADP (Organisation de l’action démocratique populaire) de Mohamed Ben Said Aît Idder et le PPS (feu Ali Yata). Mais quelques mois après, l’UNFP quitta le navire. Dès lors, la Koutla démocratique n’est composée que de quatre partis.  Cependant, en 1998, le fossé s’est creusé d’un côté entre l’USFP, le PPS et le PI qui ont participé au premier gouvernement d’Alternance et de l’autre côté l’OADP qui avait refusé une telle participation.

La Koutla s’est réduite ainsi à trois formations politiques, l’USFP, le PI et le PPS. Les trois partis ont pris part aux gouvernements de Youssoufi (1998-2002), Jettou (2002-2007) et Abbas El Fassi (2007-2011). Après 2011, le PPS a rejoint le PJD, sans pour autant renoncer à son appartenance à la Koutla, mais la chose n’a pas été du goût de l’USFP qui mettra le bloc démocratique en veilleuse.

«Al Wifak Al Watani» (Entente nationale)

Comme nous l’avons vu précédemment l’alliance de la Koutla a été créée en 1992. Une année plus tard, une autre coalition fut formée pour la concurrencer. Ainsi, le 25 mai 1993, trois formations politiques d’obédience libérale se réunissent et annoncent la création d’un bloc sous le nom de «Al Wifak Al Watani» (entente nationale).

Il s’agit des partis du Mouvement populaire (MP), le Rassemblement national des indépendants (RNI) et l’Union constitutionnelle (UC). Les trois leaders ayant fondé en 1993, l’alliance de l’entente nationale. De gauche à droite, Ahmed Osman, alors président du RNI, feu Maâti Bouaâbid, alors SG de l’UC et Mohand Laenser, SG du MP. La création de ce bloc politique n’a pas été couverte par les médias de l’opposition dont les médias étaient très puissants et très lus à cette époque.

L’évènement n’a été, ainsi, rapporté que par les journaux des trois partis, composant cette alliance, qui n’étaient pas très lus. La création de cette coalition avait fait couler beaucoup d’encre durant les années quatre-vingt-dix et a été fortement critiquée par les partis de l’opposition dont la presse avait pignon sur rue à cette époque.

Ainsi, les formations politiques composant cette coalition étaient taxées de partis de l’administration, allusion faite à l’ancien ministre de l’Intérieur feu Driss Basri qui était accusé par l’opposition d’avoir fait main basse sur le paysage politique marocain, en procédant à la création de nouvelles formations politiques pour balkaniser le champ politique et barrer la route aux partis démocratiques pour ne pas accéder au gouvernement.

Cette alliance ne survivra pas longtemps et sera renvoyée aux calendes grecques. Elle est restée lettre morte, sans aucune réunion ou activité ou encore un communiqué, rappelant que ce bloc existait toujours. Il fallait attendre l’année 2011 pour voir un communiqué, annonçant que les trois partis composant ce bloc, à savoir le RNI, l’UC et le MP, ont rejoint la coalition hétéroclite «Alliance pour la démocratie», formée autour du parti authenticité et modernité (PAM).

Alliance pour la démocratie, (G8)

La veille des élections législatives du 25 novembre 2011, le champ politique marocain s’agitait. Les vents du printemps arabe soufflaient encore sur le pays, la constitution venait d’être révisée et adoptée et l’administration compétente promettait des élections transparentes. C’est dans cette atmosphère que huit partis politiques montèrent au créneau pour créer une coalition qu’ils avaient baptisée de «l’Alliance pour la démocratie».

L’alliance pour la démocratie, qualifiée, non sans ironie, par les médias et l’opinion publique par «G.8». La durée de vie de cette alliance pour la démocratie a été très courte, voire la plus courte dans toute l’histoire des alliances au Maroc et même ailleurs. Annoncée au début de novembre 2011, mais à la fin du même mois, avec la proclamation des résultats des élections législatives du 25 novembre, personne n’en parle. Elle a été tout simplement enterrée sans funérailles. Biens plus, le MP avait rejoint le PJD pour former un gouvernement, alors qu’il était dans un bloc créé pour le contrer. Et deux ans plus tard, en 2013, le RNI remplacera le PI.   

Mais l’appellation de G8 prendra rapidement le dessus, en référence au bloc G8, qui a été créé à l’initiative de la France en 1975 pour faire face au premier choc pétrolier. L’alliance était, en fait, créée pour faire face au parti de justice et de développement (PJD).  Cette alliance, fondée le 05 octobre 2011, était composée du Rassemblement national des indépendants (RNI), le Mouvement populaire (MP), l’Union constitutionnelle (UC), le Parti authenticité et modernité (PAM), le Parti travailliste (PT), le Parti socialiste (PS), le Parti de la Gauche verte (PGV) et le Parti de la renaissance et de la Vertu (PRV).

 L’alliance a, ainsi, uni des partis de diverses mouvances idéologiques, de la droite islamiste à la gauche socialiste. Un cocktail politique, avait écrit des médias de gauche à cette époque. Mais, la coalition s’est effondrée le lendemain des législatives du 25 novembre 2011, soit exactement un mois et vingt jours après sa naissance.  Le MP a, immédiatement, annoncé son retrait du G8 pour rejoindre la coalition gouvernementale conduite par le Parti de justice et de développement. 

Cinq ans plus tard, plus exactement à la veille des élections législatives du 7 octobre 2016, Mohand Laenser, SG du MP, reconnaît que le G8 était une erreur. Il affirme que son alliance avec le PJD a été dictée par les circonstances et que, si rien ne change, il pourrait la maintenir. «Le G8 était une erreur et personne n’a le courage de le reconnaître.  Aujourd’hui, je le confirme, le G8 était et reste une erreur». Telle a été la déclaration de Mohand Laenser qui s’est exprimé dans le cadre du grand entretien du quotidien arabophone, Al Massae, dans son édition du lundi 27 juin 2016.

 Le secrétaire général du MP est revenu, dans cette interview, sur les circonstances de la naissance de cette alliance ainsi que sur des questions d’actualité. Ainsi, à l’approche des élections de 2011, explique Laenser, son parti, le MP, faisait partie d’une coordination des partis du bloc libéral formé par le MP, le PAM, le RNI et l’UC.  Mais, à la veille du scrutin du 25 novembre 2011, ce bloc a connu une transformation rapide et a été étendu à des tendances islamistes et à des partis de la gauche. Et il était illogique, affirme Mohand Laenser, de rassembler dans une même entité les tendances libérale, islamiste et gauchiste. Ce que le MP considérait comme une erreur, sans avoir le courage de le dire.

Fédération de la gauche démocratique (AGD)

La Fédération de la gauche marocaine a été créée en 2007. Il s’agit d’un cartel de trois partis politiques, à savoir le Parti socialiste unifié (PSU), le Parti de l’Avant-garde démocratique et socialiste (PADS) et le congrès national ittihadi (CNI). Ce cartel a vu le jour en 2007 sous l’appellation de l’Alliance de la gauche marocaine. Le Parti Annahj Addimocrati de l’extrême gauche n’avait pas rejoint cette alliance.

 Lors des élections législatives de 2007, les trois partis, composant la fédération de la gauche marocaine, ont pu présenter des listes communes sur 75% des circonscriptions électorales. Cette formule a permis à l’alliance de remporter six sièges à la Chambre des représentants et de former, par ailleurs, un groupe parlementaire à cette époque. Deux ans plus tard, la même approche a été adoptée par les trois partis lors des élections communales de juin 2009.

Ainsi, l’Alliance a remporté 1.7% des voix à l’échelle nationale et 475 sièges. La gauche s’organisait et l’Alliance ne ratait aucune occasion pour appeler à la création d’un pôle de gauche fort et uni. Ainsi, le 26 janvier 2011, un communiqué de l’Alliance avait annoncé «sa ferme volonté de hisser à un niveau supérieur l’action commune entre ses composantes et de s’ouvrir sur tous les démocrates et acteurs de gauche» et que «cette initiative vise la reconstruction d’un pôle de gauche démocratique militant et d’opposition, capable d’agir en faveur du choix démocratique et de répondre aux aspirations du peuple marocain en termes de démocratie, de liberté, de développement, de justice sociale et du bien-être».  En 2011, l’Alliance se distingue, en appelant au boycott du référendum sur la nouvelle constitution proposée par le roi Mohammed VI.

L’alliance de la gauche marocaine considérait alors que le nouveau projet de la nouvelle constitution avait maintenu la plupart des prérogatives royales.  En janvier 2014, l’Alliance de la gauche marocaine deviendra «l’Alliance de la gauche démocratique».  En 2015, le mouvement clarté ambition courage (CAC) a décidé de participer aux élections locales et régionales du 4 septembre 2015 sous la bannière de la fédération de la gauche démocratique (PSU, PADS, CNI).  

Avant de clore cette partie, nous rappelons que le Parti socialiste unifié (PSU) a été créé en 2005 par la fusion de quatre groupuscules de la défunte Organisation de l’action démocratique populaire (OADP). Le congrès national ittihadi (CNI) est né en 2001 d’une scission avec l’union socialiste des forces populaires (USFP).  De même, le parti de l’Avant-garde démocratique et socialiste (PADS) est né d’une scission avec l’Union socialiste des forces populaires  en 1983.

Les trois partis sont d’obédience socialiste.  Sur le plan politique, la fédération de la gauche démocratique est porteuse d’un projet politique. Sa revendication politique majeure est l’instauration au Maroc d’une monarchie parlementaire dans laquelle le roi régnerait sans gouverner et dont le total du pouvoir politique et exécutif serait aux mains du chef du gouvernement qui devait être élu au suffrage universel.

Mobilisation des suffrages

La coalition préélectorale créée en 1993 entre l’USFP et le PI avait mobilisé plus de suffrages. La formule avait fait recette. Les deux partis ont pu arracher le plus grand nombre de voix et le plus grand nombre de sièges à l’échelle nationale.  Cette formule avait fait recette.

Deux partis politiques créent une coalition préélectorale en annonçant qu’ils ont l’intention de former un gouvernement ensemble s’ils recueillent assez de votes le jour du scrutin. En coordonnant leurs stratégies électorales et parfois même en harmonisant leurs programmes politiques, les partis essaient d’améliorer leurs chances de remporter le plus de sièges possible au Parlement.

Parfois, un parti politique peut même recommander à ses partisans de voter pour le partenaire d’une coalition éventuelle afin que tous les partis politiques qui font partie de la coalition préélectorale obtiennent assez de votes pour être représentés au Parlement. Cela se fait surtout dans les systèmes électoraux où les électeurs peuvent exprimer deux votes sur un bulletin et partager leurs suffrages et, par conséquent, appuyer deux partis différents au moyen d’un seul bulletin de vote.

Si par exemple les partisans d’un grand parti expriment un de leurs votes en faveur du partenaire d’une coalition éventuelle, cela peut aider les deux partis à être représentés au Parlement. Si un parti reçoit la majorité des votes et forme seul le gouvernement, les électeurs peuvent exiger que le gouvernement leur rende des comptes. Les électeurs ont alors une influence directe sur la politique gouvernementale. D’autre part, si les partis doivent former une coalition avec un partenaire afin d’obtenir la majorité des sièges, les préférences des électeurs ne sont pas nécessairement exprimées dans le gouvernement de coalition formé.

On dit que les coalitions préélectorales sont utiles dans ces cas, car elles permettent aux électeurs de déterminer les options gouvernementales possibles même avant d’exprimer leurs suffrages. Les électeurs peuvent appuyer directement une des coalitions proposées et permettre par conséquent au nouveau gouvernement d’acquérir une plus grande légitimité. Même si les conditions de la formation de coalitions préélectorales n’ont pas été examinées systématiquement, on peut relever deux hypothèses principales concernant les facteurs qui influent sur la formation d’une coalition.  Selon ce qu’on peut appeler l’hypothèse de la disproportion, des alliances préélectorales sont plus susceptibles d’être formées dans les systèmes électoraux disproportionnels s’il y a plus de deux partis.

L’hypothèse de base serait que le système électoral peut avoir un effet considérable sur la formation de coalitions et d’alliances pendant la période préélectorale.  Les systèmes électoraux majoritaires avantagent généralement les grands partis. S’il y a plus de deux partis en concurrence, les grands partis ont tendance à vouloir former des alliances préélectorales afin d’augmenter leurs chances d’obtenir une majorité au Parlement et de faire partie du gouvernement.

Dans ces genres de systèmes électoraux, les partis peuvent par exemple partager leurs suffrages ou même transférer systématiquement les votes au sein de leurs alliances électorales.  Une autre approche utilisée pour expliquer la conclusion d’arrangements préélectoraux serait la théorie de la signalisation. Ainsi, la formation de coalitions de partis avant les élections est interprétée comme un signal ou une démonstration claire à l’électorat que le parti pourrait gouverner le pays au sein d’une coalition stable.

Cela peut être particulièrement précieux dans les cas où les partis de l’opposition réussissent à former des coalitions électorales contre le gouvernement constitué d’un seul parti. Si un grand parti gouverne depuis très longtemps, les partis de l’opposition peuvent vouloir se rapprocher (idéologiquement) et former des alliances afin d’essayer de remplacer le gouvernement. En 1996, le roi feu Hassan II avait lancé un appel aux partis politiques du Maroc. C’est ainsi qu’il avait appelé «à la modernisation du champ politique par la création des pôles politiques forts et aptes à s’alterner dans la gestion des affaires publiques ». Ceci dit, car les Marocaines et les Marocains avec une consommation politique jugée trop faible, ne tolèrent plus l’erreur surtout avec un nouveau cadre normatif favorable pour éviter un amalgame entre l’action partisane et celle associative car se sont beaucoup qui se revêtit de la casquette associative pour faciliter leur retour au champ politique.

D’après plusieurs analystes, pour maintenir l’emprise de son pouvoir, le régime a toujours œuvré à éroder celui des formations politiques. L’objectif souhaité est de faire en sorte que l’influence des partis ne dépende pas tant de leurs bases ou de leur capacité à mobiliser les foules que de l’espace que leur concède le régime. En ayant été soumis durant de longues années, depuis l’indépendance du pays, à un jeu limité à deux alternances, soit la coercition et l’exclusion durant les années soixante-dix, soit la participation (1998-2011)[1] au sein de dispositifs subordonnés au registre de la démocratie de répartition, les partis politiques, tels que l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et le Parti de l’Istiqlal (PI), jouissant d’une légitimité historique nationaliste, se retrouvent fragilisés, voire même très affaiblis par les scissions, la course aux postes ou encore l’instauration de la politique de rente, le clientélisme, le népotisme et l’absence de démocratie interne.

Ceci expliquerait leur abandon progressif des stratégies de mobilisation de masse et leur recours de plus en plus fréquent à la «notabilisation» des candidatures. Cette faiblesse profite ainsi à la force montante du Parti de justice et de développement (PJD), à tel point qu’il est en passe de devenir aujourd’hui seul contre tous. Lors des débats autour du seuil et la probabilité de l’élever à 10% lors des élections législatives du 7 octobre 2016, les uns et les autres accusaient le PJD de manœuvrer pour faire main basse sur le paysage politique marocain. Finalement, il a cédé aux fortes pressions de ses alliés comme de ses adversaires non pas pour maintenir le seuil à 6%, mais, bien plus, en le ramenant à 3%.

Ce seuil, personne ne l’ignore, contribue davantage à la balkanisation du champ politique en permettant à de petites formations politiques d’accéder à l’Hémicycle et aux autres institutions pour gérer les choses publiques. Ces formations politiques, dont certaines sont nées des dernières pluies, effectuent de fausses donnes en évoquant le pluralisme pour défendre la balkanisation. Les traits marquants les formations politiques sont principalement le défaut de règles efficaces pour la gestion des divergences, la déficience de la culture démocratique, et les ambitions personnelles pour briguer des mandats politiques ou des postes supérieurs. 


Ces facteurs attisent le climat interne des partis politiques et anime des conflits qui transforment le parti en des clans où le nantissement et le clientélisme s’installent pour la désignation des responsables au lieu de leur évaluation sur des critères objectifs se rapportant à la compétence, le militantisme de proximité et la méritocratie.  La longévité des élites politiques est un problème devenu structurel, ce qui pousse le citoyen à s’interpeller s’il est contraint de continuer à côtoyer environ 33 partis, sclérosés, opportunistes et occasionnels sans un espoir d’exercer la bipolarisation ou subir la logique des grands pôles forts et cohérents? 

Le seul souci de l’emplacement individuel prime non seulement sur l’intérêt du parti et son projet de société s’il existe, mais également sur l’intérêt du pays alors que la scène politique est marquée depuis plus d’une décennie par le discours sur la transition démocratique, ce qui a favorisé les conditions sur l’accord de tous les acteurs sur les réformes politiques, institutionnelles et juridiques pour enraciner l’action politique sur des bases démocratiques. 
Dans ce sens, la libéralisation progressive du régime esquissée depuis plus d’une décennie, normalement doit inciter les partis politiques à jouer leur rôle dans la régulation de la scène politique à travers le développement des outils d’encadrement des citoyens et la moralisation de la concurrence partisane et bien sûr de hausser la valeur et la qualité de l’offre politique destinée aux citoyens en vue de les réconcilier avec l’action politique et de renforcer leur implication dans la dynamique démocratique. Selon les statistiques diffusées par le haut commissaire au Plan (HCP), le nombre de personnes âgées de dix-huit ans et plus, c’est-à-dire en âge de voter, est estimé à 21.671.000 personnes sur un total de presque 33.800.000 personnes en 2014, soit 67% de la population marocaine.

Le nombre des personnes inscrites sur les listes électorales s’élève à 13.626.357 électeurs, soit 62.88% de la masse ayant l’âge légal de voter. Ce qui signifie, d’ores et déjà, que 8.044.643 Marocains, habilités à voter, soit 37.12%, ne sont pas inscrits sur les listes électorales. C’est dire que pratiquement le ¼ de la population apte à voter a tranché dès le départ en rejetant le système électoral dans sa globalité, et seulement la moitié des inscrits fait le déplacement aux uranes le jour du scrutin. En profitant de la norme constitutionnelle : « l’interdiction du parti unique » le champ politique marocain a connu un démembrement des partis dont la majorité est issue des scissions, sans doute en rapport avec le phénomène de crise partisane, mais non pas idéologique. 

Par conséquent, la scène politique souffre d’une profusion partisane anarchique et une déficience de communication et de démocratisation interne, dans un contexte arabe et régional mouvementé et instable où tous les scénarios sont probables tandis que les partis politiques marocains ne tentent pas de constituer une idéologie claire comme fil de lance pour s’imposer comme des interlocuteurs véritables et fiables en face de la population. 
cette situation a conduit à la dépolitisation[2] et a produit un amalgame cher le citoyen électeur qui dénote la volonté des formations politiques à jouer le jeu de l’intégration de la frange intellectuelle et managériale au risque d’affaiblir leurs position interne et d’augmenter leur discrédit populaire alors que seule la légitimité électorale qui compte et sur la base d’un programme concret, revu et viable car le populisme ne marche pas même, s’il reste une tentation mais pas la solution. Un constat sans équivoque, nous sommes devant un modèle de parti politique qui est basé sur l’omnipuissance et présence du chef du parti, comme unique décideur, sans pourtant avoir l’influence dans la vie politique marocaine ce qui est devenu non seulement un frein à l’efficacité de l’action politique , mais il a pu ouvrir les yeux d’un certain nombre de Marocains lors du 20 février 2011 sur la réalité des partis politiques traités comme une petite entreprise personnelle car c’est scandaleux de voir le leader qui, perpétuellement, brigue différents postes ministériels. 

Les dirigeants politiques marocains ne sont pas discernés comme une frange de l’élite politique capables de générer de nouvelles idées politiques, d’améliorer l’action publique ou de faire entendre les droits de leurs partis ni même primer leurs légitimité au sein de l’électorat et leurs adhérents, s’ajoute à cela, l’absence d’une idéologie fondatrice d’un programme politique développé dans des thématiques influencées par les doléances et besoins des citoyens. 
L’expérience dans les pays démocratiques a montré que le mode de scrutin a un enjeu fondamental, il peut encourager la constitution des alliances pour un gouvernement stable et cohérent, or dans le cas du Maroc on ne vote pas pour les partis ou en faveur des programmes présentés, mais on vote encore pour les personnes et la capacité de mobilisation des électeurs se trouve réduite dans un mode de scrutin qui a prouvé ses limites, en plus, il est envenimé par la transhumance[3] en masse des riches et des notables à la veille des élections. 
Pour cela, la constitution des pôles de partis s’avère nécessaire car la balkanisation du paysage politique risque toujours de disperser les initiatives politiques lorsqu’elles existent et d’affaiblir le gouvernement mis en place.

Conclusion

Quand il y a le feu en la demeure, il faut chercher d’abord à l’éteindre, ensuite on examine les causes ayant été à l’origine de son déclenchement. De la sorte, on mettra le doigt sur la faille et on se protègera pour l’avenir. Cette vieille citation s’applique sur notre problématique qui s’articule autour des alliances politiques au Maroc.

Le feu est déclaré dans le paysage politique sous forme de balkanisation, de scissions, de subdivisions, de tours, de retours. Ce qui se répercute très négativement sur les citoyennes et les citoyens, notamment les jeunes, qui se retrouvent devant une multitude de discours prononcés par plusieurs partis politiques. Le feu s’allume au feu et la fumée dégagée pollue, ainsi, le paysage politique et altère les comportements des électrices et des électeurs.

Il va falloir donc éteindre ce feu et descendre sur le terrain pour examiner les conditions ayant favorisé son déclenchement ou les causes ayant précipité sa propagation. Après cette étape, le terrain sera balisé pour mettre en place des formules de nature à redresser la situation actuelle et à la maitriser. Chose que nous avons faite en optant pour une enquête sur le terrain autour des partis politiques, leur genèse, leur parcours, leur idéologie, leurs luttes, leur histoire et leur vision des choses.

A l’origine, au tout commencement, au départ, à l’entour de 1934, il n’y avait qu’un seul parti politique, qui est le CAM, le comité d’action marocain. Même pas un siècle plus tard, plus exactement quatre-vingt ans plus tard, le Maroc s’est retrouvé avec 33 formations politiques[4] qui œuvrent dans le cadre des lois en vigueur. C’est dire que les organisations politiques non reconnues par les autorités compétentes ne sont pas prises en compte, notamment  l’association «Al Adl Wa Al Ihssane». 

Si donc, le paysage politique marocain est composé de 33 partis politiques légaux, cela ne voudra pas dire, en aucun cas, qu’il y a 33 projets de société qui sont présentés aux citoyennes et aux citoyens à chaque échéance électorale. Cette ambigüité, ce flou politique et en quelque sorte cette situation ambivalente bat en brèche l’action politique et défavorise, d’une manière ou d’une autre, directement ou indirectement, la participation des jeunes et moins jeunes à la chose politique.

Aujourd’hui, le fossé s’est considérablement excavé entre les deux parties. C’est un constat. Ce qui se répercute négativement sur le taux de participation aux élections communales, régionales, professionnelles ou encore législatives.  D’un rendez-vous électoral à un autre, ce taux de participation suit son trend baissier. En plus, les valeurs politiques ne se transmettent plus, ne circulent plus et n’impressionnent plus. Dans ce registre, l’acteur politique ne peut plus faire parade.  De même, les institutions élues dans ces conditions n’ont plus la légitimité nécessaire et font l’objet de virulentes critiques des citoyens, des élus et des médias.

Un état des lieux qui interpelle à plus d’un titre. Dans cet état de fait, les alliances politiques semblent donner des résultats probants. L’exemple de 1972 avec la création d’un bloc pour rejeter des réformes énoncées sous les auspices du pouvoir, qui écrasait en même temps d’autres libertés ailleurs, avait montré la pertinence et la force de l’union. Car ce bloc, fraichement constitué alors, a perturbé le régime en place et a eu un impact considérable sur l’opinion publique. Vingt ans plus tard, le même bloc, dans une autre configuration, a pu faire recette en présentant des candidatures communes pour arriver en tête du peloton des élections législatives de 1972.

Un bloc en bonne santé alors que le reste demeurait effrité. Chose, semble-t-il, qui aurait poussé feu Hassan II à suggérer la création de pôles politiques, en appelant les partis politiques, surtout ceux représentés au Parlement à s’organiser en trois groupes : la droite, la gauche et le centre. Mais rien de tel ne s’est produit. Car les rapprochements, qui s’étaient alors opérés, n’étaient pas du niveau de véritables pôles au sens politique du terme.

Le même appel a été fait quelques années plus tard par le roi Mohammed VI qui avait interpellé, à son tour, les partis à réhabiliter le champ politique. Mais en vain. Et c’est devenu un secret de Polichinelle. L’inflation politique que connait le paysage politique au Maroc s’est transformée en handicap. Bien plus, il s’agit d’un handicap structurel qui altère aujourd’hui en profondeur la pratique politique. Et du coup, la pluralité est devenue synonyme de manque de clarté pour les électrices et les électeurs. De même, la répulsion pour les urnes gagne du terrain à chaque scrutin.

Ce qui pousse à conclure que cette pluralité des partis ne répond pas à un besoin sociétal. Pis encore, des partis, qui se créent surtout à la veille des élections, n’apportent pas avec eux de nouvelles idées qui justifieraient la création de ces nouvelles structures. Cela a contribué à l’instauration d’une image négative de la politique, du fait des scissions en cascade et de la balkanisation qui va avec, à travers la fondation de formations politiques à la mesure des conflits d’intérêts qui surgissent ça et là. Aujourd’hui, comme nous l’avons soulevé et démontré tout au long de cette recherche, il est fondamental de réfléchir pour mettre en place des stratégies d’alliances afin de déboucher sur des alliances stratégiques. Ainsi, la formule donnera plus de visibilité à la population et contribuera, par ailleurs, à redorer l’image de la politique au Maroc et réconcilier les jeunes et moins jeunes avec la politique.

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