Le toit Tataoui, un héritage architectural ancestral alliant créativité et élégance

Dans la province de Tata et ses environs, la technique de toiture locale est un héritage architectural authentique alliant créativité et élégance. Les toits Tataouis sont en effet le reflet d’un savoir-faire unique transmis de génération en génération.

Cette technique repose sur l’utilisation de troncs de palmier, de bois d’arganier et de fibres d’alfa, selon un agencement précis qui confère aux plafonds une touche décorative inspirée de la nature, de la tradition architecturale islamique et des symboles amazighs authentiques.

Le Tataoui ne se limite pas à recouvrir les plafonds des bâtiments traditionnels en terre. Il est devenu un symbole culturel reflétant l’équilibre entre les espaces et leur spiritualité, notamment dans les recoins, les mosquées et les maisons anciennes qui témoignent d’un lien profond avec la terre.

Cependant, cette technique se trouve confrontée aujourd’hui à d’importants défis qui menacent sa pérennité, notamment la réticence des jeunes générations à l’apprendre et la baisse de la demande due aux transformations urbaines.

Conscient de l’importance de ce patrimoine, le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, en collaboration avec l’UNESCO, a lancé une formation en  » Tataoui  » à Tata, dans le cadre du programme « Trésors des Arts Traditionnels Marocains « .

D’une durée de neuf mois, ce programme entend préserver et transmettre ce savoir-faire aux nouvelles générations.

Dix jeunes ont suivi cette formation dispensée par le maître artisan Ahmed Bahsine, comprenant des ateliers pratiques de restauration de bâtiments patrimoniaux à Tata et dans les oasis du Drâa.

Dans une déclaration à la MAP, Mâallem Bahsine explique que le plafond Tataoui est réalisé à partir de bâtons de laurier-rose et de bois, et est décoré de trois couleurs : rouge, noir et la couleur naturelle des matériaux. Il a ajouté que les gravures qui l’ornent sont variées et constituent autant de symboles traditionnels chargés de profondes connotations culturelles.

Son désir de transmettre ce savoir-faire aux jeunes découle, a-t-il dit, de la conviction que la préservation de ce patrimoine est une responsabilité collective qui concerne toute la communauté.

Plusieurs jeunes bénéficiaires du programme de formation ont exprimé leur fierté d’avoir acquis ces compétences, estimant que la maîtrise des techniques du plafond Tataoui représente non seulement une préservation de l’identité et du patrimoine culturel de la région, mais aussi une opportunité de créer de la plus value locale en intégrant cet art traditionnel à des projets d’écotourisme et d’architecture durable.