La COP30 propose une feuille de route pour accélérer l’action mondiale

La présidence brésilienne de la 30e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP30) vient de présenter une proposition visant à établir un « agenda d’action mondiale », articulée autour de 30 mesures concrètes pour accélérer la mise en œuvre des engagements de l’Accord de Paris.

Dans un document de cadrage, le président désigné de la COP30, André Corrêa do Lago, plaide pour une approche inédite : partir des consensus déjà actés dans le Bilan mondial (Global Stocktake – GST) pour enclencher une dynamique d’exécution, rompant avec les longues négociations qui ont marqué les précédentes COP.

Divisées en six axes thématiques, les mesures couvrent des domaines clés tels que la transition énergétique, la préservation des écosystèmes, la transformation des systèmes alimentaires, le développement humain ou encore la gouvernance climatique. Objectif : lier ambition climatique et opportunités de développement, en s’appuyant sur l’innovation, la finance, la technologie et le renforcement des capacités.

« Il s’agit d’un réservoir d’initiatives capable de relier ambition et action, tout en impliquant des acteurs souvent absents de la table des négociations, comme les gouvernements locaux, le secteur privé ou la société civile », a souligné Corrêa do Lago. « Dans bien des cas, le secteur privé agit plus vite que les États dans la mise en œuvre des accords », a-t-il observé.

Le document s’appuie aussi sur les conclusions du dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), qui plaide pour une mobilisation transversale de tous les secteurs, afin d’éviter des politiques fragmentées aux effets limités.

Les actions devront toutefois s’adapter aux réalités géographiques, économiques et sociales de chaque pays. « La complexité du défi climatique impose des réponses différenciées, ancrées dans les contextes locaux », indique la lettre.

Parmi les priorités : la sortie progressive des énergies fossiles, le triplement des capacités en énergies renouvelables, la lutte contre la déforestation, l’accès équitable à l’eau et à l’alimentation, la bioéconomie ou encore le recours à l’intelligence artificielle pour renforcer les capacités d’adaptation.

La COP30 se tiendra à Belém, en Amazonie brésilienne, en novembre prochain. En amont, quelque 420 réunions de travail sont prévues, ainsi qu’un vaste cycle de consultations inclusives, mené par les Champions de haut niveau des COP29 et COP30, pour établir une feuille de route sur cinq ans.

« L’une des critiques récurrentes faites aux COP, c’est que les promesses restent lettre morte. Cette fois, l’architecture mise en place vise à faire de l’action une réalité », a conclu Corrêa do Lago.