Casablanca-Settat: confusion entre « sensibiliser », « médiatiser », et « communiquer »

Le conseil de la région Casablanca-Settat a lancé, lundi, une campagne de communication visant notamment à promouvoir les projets structurants mis en place dans la région. Autant dire que les projets en question seraient en déphasage avec les aspirations des habitants de la ville blanche ou ne répondraient pas à leurs attentes et auraient donc besoin d’être emballés et soigneusement maquillés pour leur faire croire que la politique mise en place par leurs élus serait sur de bons rails.

Pour ce faire, le dispositif de « communication« , a été baptisé « La Région progresse ». Comment? C’est un « programme citoyen », a-t-on dit, qui va « accompagner le chantier de la régionalisation avancée et à rapprocher les citoyens des actions menées par la région ».

Il porte également sur « le soutien au sport et à la jeunesse, la valorisation du patrimoine culturel et la dynamique artistique régionale, ainsi que sur le renforcement du positionnement stratégique de la région à l’échelle nationale et africaine ». Cette littérature avec les mêmes concepts est applicable à toutes les villes africaines. Où esr la spécificité et la singularité de Casablanca? Il est juste permis de soulever la question!

Le programme de communication s’appuie sur « une approche visuelle moderne », « un langage accessible » et des « outils interactifs », notamment un portail digital rénové permettant de suivre en temps réel l’évolution des projets. C’est la même littérature qui pourrait être rangée dans cette expression plus attractive: « Casablanca-Settat ouvre une fenêtre numérique sur le monde ».

S’exprimant à cette occasion, le président du conseil de la région Casablanca-Settat, Abdellatif Maâzouz, a souligné que « cette initiative de communication s’adresse au grand public, notamment en ce qui concerne les grands projets réalisés, dans un contexte où les citoyens ne perçoivent pas toujours clairement les actions menées dans la région ». D’aucuns répliqueront que « les actions bien menées et qui découlent d’une vision, brillent à toutes les échelles »..

M. Maâzouz a également mis en avant « plusieurs projets phares portés par la région », dont le grand plan régional de transport public avec quelque 1.300 bus prévus d’ici 2027 et un investissement de 14 milliards de dirhams (MMDH) pour les RER (Réseau Express Régional) et les trains métropolitains. Les projets phares, de grande envergure, n’ont pas besoin d’être mis en avant par les mots, ils le sont dans le réel!

Il a aussi évoqué les actions prioritaires dans les domaines de l’eau et de l’environnement, en partenariat avec la Société régionale multiservices (SRM) et les communes, notamment pour « sécuriser l’accès à l’eau potable, développer les espaces verts, optimiser la gestion des déchets et favoriser la réutilisation des eaux usées ». « Sécuriser » pour l’eau, « optimiser » pour les déchets et « favoriser » pour les eaux usées. Le choix des verbes communique!

B.A