Apprentissage : une tête pleine ou une tête pensante !

Enseigner est avant tout partager, transmettre une connaissance, un savoir avec un «s» minuscule. Car, le Savoir, avec un grand «S», est tout autre. Qui qu’il en soit, il ne peut être assimilé à la transmission de l’information. 

Cette dernière, rare à une époque, est devenue, par ces temps qui courent,  de plus en plus accessible, puisqu’ il suffit de «googler» avec une clé de recherche pour avoir accès à des données mais pas au «Savoir». Or, on confond souvent ces deux termes, en croyant que transmettre l’information signifie transmettre le Savoir.

Pour transmettre le Savoir, l’émetteur (enseignant, formateur, pédagogue),  devrait disposer de certaines qualités. Il s’agit notamment de l’amour du partage, l’amour de vouloir tout donner et ne pas garder pour soi, ne pas commencer à juger le public qui est en face, en croyant, souvent par égo, ou de peur que l’autre est trop jeune pour pouvoir comprendre.

Dans ces cas, on juge l’autre et on viole par conséquent l’esprit du partage qui doit habiter chaque émetteur.

Il s’agit aussi de l’écoute active de l’apprenant. Car, sans cette écoute, il ne peut y avoir de Savoir. C’est l’échange des idées, le débat autour du sujet, de concept qu’on construit le Savoir. 

Pour écouter l’autre, il faut souvent, avoir un temps d’arrêt, se taire pour pouvoir apprécier le silence du non-dit.

L’autre qualité est d’être capable de connecter les choses entre elles. L’émetteur d’aujourd’hui ne doit pas se contenter de transférer les connaissances, il doit amener l’apprenant à se poser des questions, à détecter les failles.

 Il doit l’outiller pour faire face à des situations concrètes. Aujourd’hui, la transmission des connaissances est  accessible à tous grâce au digital. Elle  doit se transformer en une transmission du Savoir. 

Ce Savoir doit amener l’apprenant à se positionner, à se questionner, à analyser profondément les connaissances transmises. Connaître est le premier niveau de tout apprentissage. L’analyse, en proposant des solutions valables, reste le niveau supérieur.

Comment transformer notre système éducatif d’un système de transfert des connaissances à un transfert du Savoir ?

Il faut déjà définir une vision claire de notre système éducatif. Une vision qui doit tenir compte de notre réalité. Pour transmettre ce savoir, il faut commencer dès le préscolaire en introduisant des méthodes simples aux enfants, développant ainsi la cognitivité par des jeux de rôle, en les soumettant dans des situations réelles correspondant à leur âge.

Vouloir à tout prix finir un programme ne doit plus être une obligation. Transmettre les outils, et non l’information, pour devenir autonome doit être une priorité. Former les émetteurs à ces méthodes doit être une priorité. Pour ce faire, il faut avoir une vision claire de ce que nous souhaitons former : Une tête pleine qui ne servira finalement à rien, puisque plus que la moitié des connaissances, sera mise dans les oubliettes, ou une tête pensante, capable de comprendre, analyser et trouver des solutions.

Une tête qui pourra contribuer effectivement et activement au développement de ce beau pays, porteur de projet innovant et ambitieux.

Mme Soleil de la Voix