Téléchirurgie robot-assistée à distance: un tournant vers la démocratisation de la médecine de pointe au Maroc

La téléchirurgie robot-assistée à distance marque un tournant vers la démocratisation de la médecine de pointe au Maroc, a affirmé, lundi à Casablanca, le PDG du Groupe Akdital, Dr. Rochdi Talib.

S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue suite à l’annonce de la réussite de la première opération de téléchirurgie au Maroc entre deux établissements du Groupe Akdital à Casablanca et à Laâyoune, à savoir une prostatectomie radicale robot-assistée à distance, M. Talib a estimé que « la robotisation représente une avancée majeure et une opportunité pour améliorer l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire national ».

Tout en relevant que le coût de ce type d’intervention reste relativement élevé pour le moment, M. Talib a fait part de sa conviction que les coûts des opérations robot-assistées à distance devraient considérablement baisser au cours des cinq prochaines années à mesure que la demande et que l’offre augmentent.

« Il s’agit de faciliter la formation d’experts en chirurgie robotique dans les prochaines années afin de banaliser ces procédures et en faire baisser le coût pour les patients », a-t-il soutenu, notant que l’objectif ultime est de permettre aux Marocains de bénéficier de soins de pointe où qu’ils se trouvent, que ce soit à Laâyoune, Guelmim ou Casablanca, sans avoir à se déplacer vers les grandes villes, avec toutes les contraintes que cela implique.

De son côté, Dr. Adil Ouzzane, chirurgien urologue et expert en chirurgie robotique qui a réalisé cette opération depuis le Centre International d’Oncologie de Casablanca (CIOC), a tenu à démystifier certains stéréotypes liés à l’utilisation des robots en chirurgie.

« Les robots ne sont pas autonomes. Ce sont des machines qui sont soumises à une intervention et contrôle direct du chirurgien », a-t-il précisé, faisant remarquer que les robots ont beaucoup évolué en terme de qualité d’image, de fluidité et de prise de contrôle à distance au cours des dernières décennies.

Évoquant les nombreux avantages offerts par ce type de technologie, Dr. Ouzzane a cité notamment les suites opératoires. « Les patients opérés par des techniques mini-invasives et avec assistance robotique récupèrent bien plus rapidement que ceux ayant subi une prostatectomie conventionnelle, qui nécessite généralement une hospitalisation d’une semaine », a-t-il fait observer.

M. Ouzzane a ajouté que la première opération de téléchirurgie réalisée entre Casablanca et Laâyoune a permis d’enregistrer un temps de latence record de 20 millisecondes seulement, soit un délai imperceptible pour le cerveau humain. « L’immersion était telle que je me croyais à Laâyoune », a confié le médecin qui a fait ses débuts en chirurgie robotique en 2008.

Le 2 mai courant, grâce à la mobilisation de moyens technologiques et humains exceptionnels, Dr. Ouzzane a mené une intervention chirurgicale complexe sur un patient pris en charge à la Polyclinique Internationale Laâyoune (PIL), une première au Maroc. Le patient se porte bien et a quitté la Polyclinique, a indiqué Dr. Ouzzane. Pour rendre cette opération réalisable, le groupe Akdital a investi massivement pour équiper les deux cliniques de Casablanca et de Laâyoune chacune d’un robot chirurgical de dernière génération. Ce dernier apporte aux chirurgiens une plus grande amplitude de mouvement et une plus grande dextérité.

Les bénéfices pour les patients sont très nombreux, principalement un temps d’intervention plus court et une récupération plus rapide.

La connectivité entre les deux cliniques est aussi un élément primordial. Ainsi, la direction des Systèmes d’Information du groupe Akdital a mis en place une architecture à haute disponibilité, avec un temps de réponse extrêmement court (20 millisecondes).

La technologie SD-WAN a été mise à contribution avec deux accès de connectivité privée différents : un par fibre optique et un autre sans fil (par faisceau hertzien). Le but étant de garantir une opération sûre pour le patient et une expérience simple et naturelle pour le chirurgien, comme s’il opérait directement à Laâyoune.