DGSN : le secret en diplomatie sécuritaire et en communication sécuritaire

Par Mohamed Younsi

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Il faut le dire et le souligner. En termes de communication, notamment dans son aspect institutionnel, la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a damé le pion à des institutions politiques qui devraient normalement donner l’exemple en la matière.

En effet, dès qu’un élément de l’institution sécuritaire est soupçonné de favoritisme, de corruption, d’abus de confiance, de trafic d’influence ou même d’un moindre soupçon, un communiqué, en bonne et due forme, est rendu public sur le champ pour éclaircir les choses. Et l’enquête est ouverte pour tirer au clair l’affaire.

 De même, dès qu’un fait divers secoue une ville, une région ou un douar, provoquant des supputations et moult interprétations, l’institution sécuritaire rend publique, immédiatement, ou quelques heures plus tard, la version réelle des faits, expliquant tous les détails se rapportant au crime en question.

La même approche est suivie dans la lutte contre le terrorisme, sous toutes ses formes, les crimes transfrontaliers, la cybercriminalité, les affaires de sextorsion, l’escroquerie, la spoliation et autres crimes et délits.

Dans le même sillage, la coopération sécuritaire avec la communauté du renseignement et du contre-espionnage de pays étrangers est devenue publique et fait régulièrement l’objet d’une communication.

La même approche communicationnelle est également suivie lorsque la population se trouve dans des situations face à face avec les services sécuritaires, en raison de certaines politiques.

Ceci au moment où l’on constate qu’une institution politique qui, devrait donner l’exemple, répète-t-on le, opte pour le mutisme sur toute la ligne. C’est le silence radio, même dans le cas où l’un des siens serait sur la sellette, ou écroué et au cœur d’une enquête de flagrance. Le comble est lorsque cette institution est interpellée sur une telle situation, elle brandit «la présomption d’innocence», quand bien même le flagrant délit aggrave les circonstances.

Dans ce cas de figure, force est de constater que c’est l’opinion publique qui serait tout simplement ignorée, alors que même Nicolas Machiavel conseillait déjà, à l’aube du seizième siècle, qu’«il ne faut jamais ignorer l’opinion publique dans certaines des décisions». Ce qui est devenu malheureusement monnaie courante, en ces temps qui courent où tout serait monnayable, ou presque !

Il faut dire, ici et enfin, que l’institution sécuritaire innove, communique, monte au créneau et s’investit en diplomatie sécuritaire, au moment où des institutions politiques qui devraient se distinguer sur l’axe de la diplomatie parallèle se trouvent affaiblies par les agissements de certains des leurs avec des traficoteries et manigances pour s’accrocher au pouvoir et ses «avantages», et qui hypothèquent leur action ici et ailleurs.