Sports : «Faire» cède la place à «Suivre»

Le sport (jeux individuels ou collectifs) n’est plus ce qu’il était. En effet, son institutionnalisation/ bureaucratisation, le sens des compétitions, la marchandisation du jeu, la cybernétisation des corps, les dopages en continu et la culture du marchandage, ont altéré le jeu qui n’avait pour finalité que le plaisir, la libération du corps, l’épanouissement de l’être, la sociabilité, l’amitié et le vivre ensemble.
Par ces temps qui courent, même la signification du concept serait en passe de changer complètement. Le signifiant (sport) a été maintenu, mais le signifié a pris d’autres significations qui s’éloignent de plus en plus du champ original du jeu et de la matrice des plaisirs.
De plus, aujourd’hui, l’enjeu (politique, économique ou financier) l’emporte sur le jeu. De même, les avantages matériels et les intérêts des sponsors orientent le jeu et le vident de son sens. Sur la même pente, d’autres jeux sont encouragés et promus à compétition. C’est ainsi qu’on parle de «jeux et sports». Le Pack !
Dans ce sillage, une «bourse des valeurs» s’est confortablement instituée, instaurant et véhiculant d’autres valeurs. C’est dans cet esprit qu’on parle de la «vente» d’un joueur pratiquement comme une marchandise ou le remplacement d’un autre comme une pièce de rechange.
Le pouvoir «invisible», surfant sur les vagues du libéralisme et du capitalisme, canalise des médias, banalise des comportements et promeut des jeux, tout en tuant le jeu, balisant la voie à d’autres voies. «Faire du sport» a désormais cédé la place à «suivre du sport»: Des spectateurs ou des téléspectateurs. Peu importe. L’essentiel est de «suivre». Le passif prend le dessus sur l’actif. La théorie du genre…. d’un autre genre.
Dr. B.Amenzou
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