Campagnes médiatiques hostiles au Maroc : La rage… des «nouveaux chiens de garde»

C’est un constat. Il faut avoir une forte dose de naïveté pour croire ce que rapportent certains médias étrangers quand ils abordent le contexte politique marocain.
Faute de mise à jour, ces médias seraient encore imprégnés des citations qui laissaient entendre «la question des races supérieures et le devoir de civiliser les races inférieures», évoquée au 18ème siècle par des politiques et reprise un siècle plus tard par certains écrivains de l’Hexagone, alors qu’aujourd’hui les temps ont changé et la donne a complètement changé.
Nous leur conseillons de consulter l’ouvrage, «Les nouveaux chiens de garde», paru en 1997, où l’écrivain et journaliste français, Serge Halimi a analysé les télévisions et les grands journaux français.
En faisant référence à Paul Nizan, (romancier et philosophe français) et son livre «Les Chiens de garde», (1932), dans lequel il dénonçait les analyses des philosophes les plus célèbres de son époque, l’ouvrage de Halimi a connu un succès éclatant, même s’il était vigoureusement dénoncé et critiqué par les médias français, y compris ceux qui mènent aujourd’hui des campagnes hostiles contre les intérêts du Maroc.
Réédité en novembre 2005 et adapté au cinéma en 2011, cet ouvrage, préfacé par le sociologue français Pierre Bourdieu, a ainsi montré que les «chiens de garde», abordés par l’auteur, n’ont plus d’influence.
Transformés en machine de propagande, «les chiens de garde», cités dans l’ouvrage, sont manipulés pour s’orienter vers le «journalisme de marché» dans un contexte médiatique «de plus en plus fragilisé par la crainte du chômage», en France.
En plus de cette œuvre, nous conseillons à ces médias de jeter un coup d’œil sur l’ouvrage «Médias, la faillite d’un contre-pouvoir», rédigé, en 2009, par deux journalistes français, Philippe Merlant et Luc Chatel. Ils ont notamment mis à nu la « Souffrance en France médiatique » et «les mécanismes d’inféodation des journalistes aux politiques».
Nourrie de leur propre expérience de journalistes, les deux auteurs ont décrit l’envers du décor du système médiatique et la fabrique de l’information dans l’Hexagone.
En plus de ce constat hallucinant, le déluge publicitaire les prend en otage pour servir les intérêts des annonceurs et d’autres connexions. Il s’agit du «temps de cerveau humain disponible», selon l’expression formulée en 2004 par Patrick Le Lay, alors président-directeur général du groupe TF1, que la chaîne de télévision TF1 vendait à ses annonceurs. S’ajoute à cela, la question d’autres connexions qui rapportent.
Abordant cette dégringolade, le philosophe français, Michel Onfray a déclaré sur un ton humoristique que certaines parties ont poussé le bouchon plus loin jusqu’à créer une chaine de télévision pour permettre à des animaux domestiques de ne pas s’ennuyer, en suivant des programmes qui leur sont adaptés. En France, a-t-il renchéri, «ces parties n’auront pas besoin de créer une nouvelle télévision, puisqu’il y a déjà TF1». Michel Onfray faisait allusion à la décadence décrite par les deux ouvrages.
Il faut dire que le constat est le même de «TF1» à «France24». Au lieu de braquer leurs projecteurs sur leurs propres maux afin de servir à leurs téléspectateurs une information utile et démocratique et rendre aux médias de l’Hexagone leur gloire d’antan quand ils faisaient frémir les pouvoirs, notamment à la fin du 19è siècle («J’accuse d’Emile Zola»), ces «nouveaux chiens de garde» ont orienté leurs «canons à mots» et à images pour bombarder des contrées lointaines.
Dans ce sillage, servant de véritables caisses de résonnances, ils optent pour la négation des faits, une manipulation des causes, des circonstances, un estompement, une interprétation, une généralisation, une illustration et des parts inégales dans le traitement.
Et puisque les médias ont cette tendance à se copier les uns les autres pour s’aligner sur l’«actualité» et traiter «ce dont on parle», les mêmes manœuvres sont orchestrées par leurs connexions dans la péninsule ibérique. Ici, c’est un lauréat de l’«échec diplomatique», ayant manœuvré ensuite dans le contexte médiatique, qui leur sert de relais et parfois d’expert.
Les vibrations de cet axe hostile aux intérêts du Maroc et à son intégrité territoriale sont amplifiées par le voisin de l’est où le régime militaire a fait de la haine du Maroc un mode de gouvernance.
Dans ce cas comme dans les deux autres, les manœuvres attirent facilement d’autres immigrés clandestins, des travestis, des trafiquants en tous genres et des maîtres-chanteurs. Dans ce sillage, nous rappelons également la manœuvre d’un média anglophone et sa stratégie du réchauffé médiatique de faire du traitement de «ce dont on parle», ou de «ce dont on a parlé», un évènement, et comment il avait parlé de sources, alors que lorsque celles-ci acceptent de se confier aux journalistes sous le couvert de l’anonymat, ne servent pas la communication dans une visée informationnelle, mais peuvent contribuer à accroître les risques de confusion au détriment de l’information.
«Les sources fantômes sont utilisées pour manipulation de l’opinion publique, en vue de servir des intérêts», fait remarquer le professeur de journalisme, Marc-François Bernier de l’Université d’Ottawa, dans un article intitulé «les sources anonymes dans les comptes rendus journalistiques», publié dans la revue scientifique ««Communication. Information Médias Théories», en 1994.
Et de souligner que «les sources fantômes peuvent régler des comptes personnels ou partisans sans risque de représailles et en tirer bénéfice de divers ordres». De plus, a-t-il noté, le recours aux sources anonymes dessert la démocratie car il permet la manipulation de la presse, ouvre la porte au mensonge et à la désinformation. Ce qui constitue un obstacle à la recherche de la vérité (vérifications difficiles voire impossibles).
La convergence des intérêts, qui prime sur leurs contradictions, fait d’eux une caisse de résonance. Mais, force est de constater que les uns et les autres oublient qu’ils sont manipulés par la doctrine, dont la matrice s’articule autour du «consommable, utilisable et jetable» après usage.
Le média serait donc un instrument comme l’a souligné au dix-neuvième siècle, le philosophe danois, Søren Aabye Kierkegaard, (1813-1855), quand il s’insurgeait contre «les journalistes qui sont toujours prêts à parler haut et fort de choses auxquelles ils ne comprennent rien».
Après Kierkegaard, le philosophe allemand, Friedricha Wilhelm Nietzsche (1844-1900), fera remarquer que «le journaliste n’est au mieux qu’un intermédiaire et tout intermédiaire falsifie presque involontairement ce qu’il retranscrit». Et lorsqu’il s’agit d’écrit sur la base de sources fantômes, l’on comprend l’ampleur des dégâts.
Docteur Belkassem Amenzou
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