Santé au Maroc : passer à la caisse…puis à la trappe

Le gouvernement marocain qui investit et s’investit dans tous les domaines aurait omis le secteur le plus primordial, celui de la Santé. Et lorsque ce gouvernement évoque au parlement et ailleurs la question de concrétisation du chantier de l’Etat social, il montre et démontre qu’il est complètement déconnecté de la réalité sociale du pays.

Dans le public, personne n’ignore comment le circuit conduit dans la plupart des cas à aggraver la douleur..la souffrance. Un signe clinique d’une grave maladie qui ronge le secteur depuis des décennies.

Au niveau de certaines structures du privé, c’est le langage de l’argent qui emballe les messages sur tous les canaux de communication. Il est mis dans la bouche des agents de sécurité (signe de précarité sur les lieux), des infirmiers, généralement surexploités, et de certains médecins dont le regard laisse entendre que c’est ainsi la politique de l’institution. Bref, rentabiliser la caisse. Aucun diagnostic n’est effectué qu’après le règlement de la facture, de préférence en espèces ou par chèque d’un proche du patient et qui serait en bonne santé. Bref, passer à la caisse…puis à la trappe… Sachant que le remboursement des frais de santé par l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) demeure très insuffisant, puisque les tarifs de référence sont trop inférieurs aux coûts réels des soins.

A l’entrée comme à la sortie, les familles sont également dépouillées par certaines entreprises du secteur du transport sanitaire, via une ambulance ou un VSL (véhicule sanitaire léger).

Il faut voir ce triste spectacle devant plusieurs établissements sanitaires du public comme du privé, où des courtiers et des intermédiaires mettent à profit les situations de deuil des familles ou d’extrême faiblesse devant la maladie pour les déplumer comme bon leur semble.

En regardant de plus près ce circuit infernal, l’on comprend pourquoi des richards, des rentiers, des parlementaires et certains hauts responsables mettent le cap sur l’étranger pour se faire soigner, sans compter. Mais, l’ironie de l’histoire est parfois riche d’enseignements. Car, plusieurs d’entre eux entrent au pays de soins avec un visa (VIP Santé) et toutes les prises en charge du monde, mais parfois leurs familles se retrouvent dans l’obligation d’obtenir une autorisation d’entrée du corps sur le territoire marocain.

B.A