Le cinquième Congrès Mondial du Soufisme, les 12 et 13 août à Fès

La cinquième édition du Congrès Mondial du Soufisme aura lieu les 12 et 13 août prochain à Fès sous « le thème Science de la Purification: Édification de l’Homme et Préservation des Patries ».

Initié par le Centre Académique International d’Études Soufies et Esthétiques (IACSAS), ce congrès sera marqué par une participation vaste et de marque de personnalités éminentes, de cheikhs et d’universitaires venus du monde entier, indique un communiqué des organisateurs.

Le choix du thème de cette année s’est fait sur la base de l’engagement des maîtres soufis « qui ont toujours été les plus soucieux de réaliser cette édification divine, en se concentrant sur l’approche de purification (Tazkiya) », explique la même source, ajoutant que « celle-ci vise à reconstruire l’Homme intérieurement, afin qu’il devienne un réceptacle adéquat pour la connaissance divine, et un moyen de jouir à nouveau de la création divine et de sa magnificence ».

Il ajoute que « l’un des piliers essentiels sur lequel repose les maîtres soufis pour édifier l’être humain est la purification du mental et du cœur, ainsi que la maîtrise de l’âme, précisant que cette maîtrise s’opère en la libérant de ses attributs obscurs tels que l’orgueil, l’arrogance, la haine, la rancune, l’envie et la cupidité… jusqu’à ce qu’elle devienne bienveillante, apaisée, intègre et pacifique ».

L’être humain est un édifice composé de l’esprit, du corps, du mental, du cœur et de l’âme. Le véritable critère d’évaluation d’un individu, et de la communauté humaine dans ses efforts civilisateurs, réside dans sa spiritualité et son illumination, selon le document.

Le communiqué note, par ailleurs, que le soufisme est un pilier essentiel de la religiosité marocaine, qui combine la jurisprudence malékite, la doctrine acharite et le soufisme de Junaid, relevant que « ce n’est pas qu’une simple apparence ou une tenue, mais un mode de vie fondé sur l’observation de l’individu envers son Seigneur –Si tu ne le vois pas, Lui te voit ».

« Cette approche a unifié la parole des Marocains, rassemblé leurs rangs et a mis fin à leurs divisions à travers les âges. Ils se sont ainsi distingués par l’unité de la doctrine, du rite et du comportement », souligne-t-on.

Au fil des années, indique la même source, le soufisme a bénéficié d’une attention et d’un soutien constants de la part des Sultans Alaouites qui se sont succédé au Royaume Chérifien du Maroc, ajoutant que cet intérêt a été « particulièrement marqué » sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, « qui a accordé une grande importance au soufisme et a consolidé son rôle en tant que constante de l’identité marocaine dans la réforme, l’éducation et la purification des âmes, et la réalisation de la sécurité spirituelle pour ceux qui suivent sa voie et s’y attachent comme une méthode éducative et comportementale ».

« C’est pourquoi Sa Majesté le Roi a soutenu les institutions soufies, que ce soit par sa participation ou son patronage lors des événements soufis », selon la même source, qui ajoute que le soufisme marocain possède une histoire riche et une lumière qui s’est étendue jusqu’à l’Orient, voire au-delà vers l’Occident ».

« Il s’agit d’un soufisme d’éthique, non pas seulement d’illumination, un soufisme qui ne se limite pas à la science et à la recherche religieuse, mais qui s’étend à la dimension pratique et comportementale », précisent les organisateurs, ajoutant que cette voie spirituelle ne se contente pas d’une présence religieuse et doctrinale, elle joue également un rôle d’outil social, politique et diplomatique par lequel le Maroc maintient sa sécurité spirituelle à l’intérieur, et qu’il utilise comme moyen de défendre ses intérêts à l’étranger ».

« Le soufisme marocain n’oublie pas sa part dans l’édification des Nations, qui repose sur la construction de l’être humain, dépositaire de la confiance de cette existence et porteur du dépôt divin dans cet univers, est chargé, par devoir et par honneur, de la responsabilité de peupler la Terre et d’assurer la vice-gérance divine (khilafa) dans le monde visible, afin d’être une source de miséricorde, de compassion et de vie », poursuit la même source.