Hajoui pour une action collective en faveur de la diffusion des textes législatifs et réglementaires en langue amazighe

Le Secrétaire général du gouvernement, Mohamed Hajoui, a souligné, mardi à Rabat, l’importance d’une action collective et organisée fondée sur une approche participative en faveur de la diffusion des textes législatifs et réglementaires à caractère général en langue amazighe.

Intervenant à l’ouverture d’une journée d’étude organisée par le Secrétariat général du gouvernement (SGG) sur le thème « L’intégration de la langue amazighe dans la législation : opportunités, potentialités et défis », M. Hajoui a relevé que ces nombreux textes législatifs et réglementaires, qui sont diversifiés, « concernent l’ensemble des départements ministériels ».

Il a ajouté que cette rencontre, initiée en partenariat avec le ministère délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de la Transition numérique et de la Réforme administrative et l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par les administrations publiques pour la mise en œuvre les directives Royales mettant l’accent, sans cesse, sur la promotion de la langue amazighe en tant que responsabilité nationale partagée.

M. Hajoui a relevé, à cet égard, que les conventions de partenariat et de coopération signées à cette occasion visent à consolider les initiatives prises par le SGG, notamment l’organisation régulières de sessions de formation dans ce domaine au profit de ses cadres, le recrutement de compétences en la langue amazighe, ainsi que le lancement de l’étude, la révision et la finalisation de la traduction juridique d’un ensemble de textes de lois soumis par l’IRCAM.

Ces conventions sont de nature à « donner une forte impulsion au processus de mise en œuvre de ce grand projet national », a-t-il poursuivi, mettant l’accent sur la nécessité d’adopter des mesures pratiques pour la consécration du caractère officiel de la langue amazighe et la promotion de son utilisation effective dans les sphères administrative, législative et réglementaire, tout en prenant des initiatives visant à accélérer la traduction des textes juridiques vers cette langue.

Pour sa part, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, a rappelé le rôle assumé par son département dans « la mise en œuvre de cet important projet national », à travers le lancement, la mise en œuvre et l’accompagnement d’une série d’initiatives structurantes visant à intégrer la langue amazighe dans l’administration et les services publics.

Elle a fait observer que le chantier de l’activation de l’utilisation de la langue amazighe dans les services publics, initié en étroite coordination avec l’IRCAM, est l’occasion de se féliciter de l’engagement sérieux et responsable du ministère dans ce projet stratégique, en instaurant une approche participative favorisant l’intégration progressive et effective de cette langue nationale dans le service public.

Mme Seghrouchni a également souligné que l’intégration de la langue amazighe dans le système législatif représente l’un des défis majeurs, étant donné qu’elle requiert des efforts institutionnels pour développer des outils de rédaction juridique en amazigh, assurer une traduction de qualité et encourager la formation juridique dans ce domaine, de sorte à assurer l’équité linguistique et l’égalité d’accès au droit et à la connaissance.

La ministre a appelé les participants à formuler des recommandations pratiques et réalisables à même de contribuer au renforcement de la présence de l’amazigh dans la législation nationale.

De son côté, le recteur de l’IRCAM, Ahmed Boukous, a affirmé que l’Institut, en tant que « pôle de référence dans le domaine de la traduction de et vers l’amazigh », s’engage à fournir expertise et conseil pour les projets visant la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et à apporter sa contribution à la sélection et la formation des cadres nécessaires en la matière, ainsi qu’au renforcement des capacités des responsables des programmes d’intégration de cette langue dans les départements administratifs.

M. Boukous a appelé, à cet égard, les acteurs, les institutions et les chercheurs à adopter une approche constructive pour accroître l’efficacité du système juridique national, garantir le respect des lois et procédures relatives à la mise en œuvre du caractère officiel de l’amazigh et contribuer ainsi à la consécration de la justice linguistique et juridique.

Les trois conventions de partenariat signées lors de cette rencontre ont pour finalité de donner un nouvel élan à l’intégration de la langue amazighe dans le système juridique national, via le renforcement de la coopération institutionnelle entre les différentes parties concernées, l’instauration de mécanismes opérationnels efficaces et la coordination des efforts d’élaboration et de traduction des textes juridiques en langue amazighe.

La première convention de partenariat, signée entre le SGG et le ministère délégué chargé de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, porte sur l’exécution du programme gouvernemental relatif à la mise en œuvre du caractère officiel de l’amazigh dans les domaines de l’administration, de la législation et de la réglementation.

En vertu de cette convention, un soutien sera accordé aux programmes et projets dédiés, notamment, à la production et à la traduction des textes législatifs et réglementaires fondamentaux vers l’amazigh, en plus de l’élaboration d’un dictionnaire juridique et administratif de référence en amazigh et le recrutement d’assistants pour renforcer les services d’accueil, d’orientation et de conseil en cette langue.

Signée entre le SGG et l’IRCAM, la deuxième convention a pour objectifs l’intégration graduelle de l’amazigh, conformément aux textes législatifs et réglementaires en vigueur, ainsi que le renforcement des relations de coopération et de partenariat entre les deux parties et la mise en œuvre des engagements bilatéraux en ce qui concerne la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazigh, particulièrement dans les domaines de la traduction, la formation, la documentation, les publications et la sensibilisation.

Quant à la troisième convention de partenariat, signée entre le ministère délégué chargé de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration et l’IRCAM, elle vise la mise en œuvre du programme gouvernemental dans son volet relatif à la promotion de l’amazigh, par le développement de la traduction juridique vers cette langue, l’accompagnement des administrations, des institutions publiques, des collectivités territoriales et de la société civile, outre le renforcement des capacités en langue amazighe des ressources humaines travaillant dans les domaines juridique et administratif.

Deux séances de débat ont ponctué cette journée d’étude, dont la première porte sur les visions institutionnelles par rapport à l’intégration de la langue amazighe dans la législation, tandis que la deuxième séance a abordé les visions académiques sur la même question, avec la participation d’acteurs institutionnels et académiques, de chercheurs et de représentants des instances concernées.

Cette journée d’étude a été une occasion de dresser le bilan des actions engagées dans le cadre de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et de mettre en avant les différentes étapes et modalités d’intégration de cette langue dans le système juridique national. Il a été également question d’aborder les enjeux juridiques et linguistiques liés à l’élaboration des textes juridiques dans les deux langues officielles du Royaume, l’arabe et l’amazigh, et d’échanger autour des bonnes pratiques internationales en la matière.