« Je ne ferai plus semblant d’être ici »

Je t’écris une seule fois. Et ce sera la dernière.
Pas pour demander, expliquer ou convaincre.
Mais pour poser un point. Net. Calme. Définitif.
Je ne tends pas la main.
Je ne formule aucune attente.
Je ne cherche ni échange, ni approbation.
Je me retire.
Entière.
En paix.
Et lucide.
Il n’y a eu ni conflit, ni mot de trop.
Seulement un long abandon d’intention, une présence éteinte, une posture distante qui finit par tout dire.
Et moi, je ne vis pas dans les demi-mesures.
Je ne m’installe pas dans les absences feutrées, ni dans les gestes creux.
Je ne fais pas semblant.
Alors je fais ce que j’ai à faire.
Je pars.
Pas dans la colère, pas dans le fracas.
Mais dans un élan de respect profond envers moi-même.
Ce que je quitte n’est pas un homme.
Ce que je quitte, c’est une fuite.
Une manière de se dérober au lien, d’habiter un espace sans y mettre d’âme, de contourner chaque responsabilité en espérant que l’autre s’habitue à l’inertie.
Mais moi, je ne m’habitue pas.
Je ne m’abaisse pas.
Je ne m’efface pas.
Je n’ai pas été brisée.
Je n’ai pas été vaincue.
Je me tiens debout. Simplement je refuse de marcher seule à deux.
Je ne fais pas ce choix contre toi, mais pour moi.
Je choisis la clarté.
Je choisis l’élan.
Je choisis la vie, la vraie.
Et je refuse désormais ce qui se dérobe, ce qui fuit, ce qui esquive sous prétexte de discrétion.
Je ne tourne pas le dos.
Je me relève.
Je m’élève.
Je n’emporte rien de lourd.
Je ne laisse rien d’amer.
J’ouvre les mains. J’ouvre la porte.
Et je reprends ce qui m’a toujours appartenu : ma dignité, ma voix, ma direction.
Ce que j’avance aujourd’hui, c’est ma lumière.
Sans drame.
Sans théâtre.
Avec une force silencieuse, mais ferme.
Si un jour tu regardes derrière toi, tu comprendras peut-être que ce qui s’efface doucement n’est pas toujours de la douceur.
Parfois, c’est de la peur.
Parfois, c’est de la lâcheté.
Parfois, c’est juste ne pas être à la hauteur.
Moi, j’ai mieux à faire.
Et j’irai le faire, loin d’ici.
Odalys
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