Empathie et sympathie : Par-delà les frontières !

Très peu de personnes savent faire la différence entre la sympathie et l’empathie. Deux concepts qui malgré leur ressemblance sont très différents. Tous les deux impliquent une compréhension émotionnelle de la personne qui est en face. Cependant, une différence subsiste.
En matière de sympathie, le récepteur de l’émotion prend en pitié l’autre. Il est dans la compassion. Et cela s’arrête là. Il fait des projections lui. Il se compare parfois même à lui. La réaction du récepteur peut différer. Il peut pleurer avec l’autre.
Il le plaint et se retrouve même à s’identifier à lui. Il peut ne pas dormir tant qu’il pense à son histoire, à ses histoires, à ses peines… Il ressent l’injustice. Il se révolte contre sa situation. Il peut commencer à lui donner des conseils, souvent pas très réalistes car généralement empreints par l’émotion. Il critique les circonstances, la situation. Ses expressions types sont » ce n’est pas juste » « j’ai envie de pleurer » et surtout « le pauvre! » ( meskine), ce mot qui résume tout son ressenti face à la situation.
Il ressent la douleur. Sa réaction sera de lancer même une pétition pour contester l’injustice! En général, sa réaction émane souvent d’un sentiment d’injustice. Face à ce sentiment, soit on essaie de le combler par l’organisation d’une action humanitaire.
On mobilise des fonds pour distribuer les denrées alimentaires, on les trouve souvent dans les associations pour aider les plus démunis ou les plus exclus de la société, enfants abandonnés, femmes victimes de violence et autres. Dans son élan de sympathie, il priorise toutefois sa famille la plus proche et aide les inconnus. Les personnes qui les entourent, avec lesquelles ils ont des rapports de travail souvent ne font pas l’objet de leur sympathie. Ils seront souvent critiqués par eux.
Ils se sentent toujours coupables de leur richesse ou de leur situation. Il tente par leur action de bienveillance de se justifier. Ils sont inconscients que leur comportement reste superficiel et n’essaie qu’assouvir leur sentiment d’injustice.
Dans l’empathie, le récepteur, comme dans la sympathie, comprend et identifie les émotions et les pensées d’autrui. Il est capable de percevoir la souffrance de l’autre mais, ne sera pas dans un effet miroir. Il ne va ressentir car ressentir appartient à l’autre.
Il ne va pas aller dans la souffrance de l’autre. A l’inverse de la sympathie, il sera capable d’aider, de trouver des solutions concrètes. Il va aller à l’essentiel du problème. Il ne va pas compatir car pour lui l’émetteur de la souffrance n’a pas besoin qu’on le plaigne ou qu’on lui dise le pauvre » meskine ». Dans l’empathie, le récepteur considère que la personne en face doit se prendre en mains et il va l’accompagner pour le faire.
Il ne va pas souffrir avec lui. Il va l’assister sans pour autant s’identifier à lui. Le but n’est pas de se voir en lui. Le but pour lui est que l’autre puisse dépasser son malheur. Il l’écoute, il analyse et il passe à l’action en proposant des solutions adaptées. D’ailleurs, il ne forcera pas l’autre à adhérer. Il l’accompagne sans plus.
Il reste bienveillant car pour lui l’autre restera toujours responsable de sa vie.
Mme Soleil de la Voix
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