Ce que le voile.. dévoile

Le voile, «hijab» ou tout simplement «zif» est une pièce d’étoffe qui recouvre et dissimule le corps ou une partie du corps. Il couvre les cheveux et parfois une partie du visage.

La femme porte le voile par pudeur, pour protéger sa  beauté féminine.  Dans un niveau élevé de la foi, elle est associée à une soumission inconditionnelle au Divin. Rares sont les femmes qui ne peuvent se dévoiler de peur que « la tête leur tombe dessus ». Ce sont des femmes, qui par conviction inébranlable, s’identifient au voile. Il est même indissociable de leur foi.

Le port du voile par la femme est  présent dans toutes les religions monothéistes: judaïsme, christianisme et Islam. Elles imposent le voile aux femmes afin de les protéger contre le monde masculin et son regard pervers. La motivation essentielle est d’éviter de se remarquer,  quelle soit la cible de la  convoitise de l’homme. 

On considère donc que  l’homme est un potentiel chasseur, prédateur. Donc pour éviter  qu’il succombe à la tentation, la femme doit se voiler  pour éviter son regard. La femme doit se faire toute petite pour être invisible. La femme de son côté, loin des motivations religieuses, porter le voile reste un choix, si choix existe.

Si le choix est fondé sur une conviction inébranlable, la femme vivra un épanouissement empreint de foi. Si la femme opte de porter le voile pour éviter le regard des autres, une sorte de bouclier face à un monde cruel ou la femme, mère, fille doivent s’incliner pour se protéger, pour éviter un conflit avec un mari, père, frère qui impose les règles dans le foyer, dans la société.

Or un paradoxe subsiste : Porter le voile limite l’action de la femme, restreint sa liberté, l’empêche même d’être recrutée parfois. On stigmatise la femme voilée. Elle n’est pas apte à travailler. Elle est destinée au foyer.

Le voile pour le recruteur, est un frein à son épanouissement professionnel. La femme voilée est  jugée comme étant limitée dans son esprit. L’accès à certaines professions est interdit la femme voilée. Elle ne peut pas se permettre d’exercer une activité où l’action est exigée. Elle est réduite à exercer une activité, limitante qui convient soi-disant au voile.

Elle s’auto-censure, mais plutôt  on la censure, l’excluant même. Cette discrimination « voilée » peut entraîner une exclusion de la femme, une limitation à sa liberté et surtout un frein à son épanouissement.

Combien de fois une femme est recrutée sans voile, devient voilée. Elle impose son choix à son employeur car finalement elle a fait ses preuves au-delà du regard de l’autre. Elle est appréciée par son travail et non pas par son paraître.

Le port  du voile  reste en principe un choix personnel même si dans certains cas, cette décision n’est pas libre. Elle dépend de l’autre qu’il soit homme, quel que soit son statut ou femme qui cherche à transmettre sa soumission.

Or, dans une société dans laquelle on revendique une liberté de s’exprimer, de disposer de soi-même, plusieurs filles et femmes sont obligées de se soumettre, parfois, par pudeur, souvent de crainte d’être visible.

Beaucoup de femmes ne savent pas le sens d’être libre. Pour certaines, être libre signifie provoquer l’autre. Or, « la liberté s’arrête là où celle de l’autre commence ».

Celle qui revendique cette liberté risque de faire l’objet d’agressions. Elle devient cible de médisance. Deux profils de femmes s’opposent : celle qui a délégué sa liberté à l’autre et celle qui ne connait pas le sens de la liberté. La liberté de chacun doit être mesurée.

Elle doit tenir compte de l’entourage. Un entourage rigide limite cette liberté. Un entourage tolérant, encourage à exprimer cette liberté. 

Choisir de porter le voile doit émaner d’un choix éclairé de la femme. C’est un choix qui lui appartient exclusivement.

Ce choix peut être pris sur un coup de tête et regretté par la suite. Il est pris suite à une maladie, une dépression, un mal être. Il peut être  utilisé, pour se cacher et, cacher sa douleur. Passé ce moment, se rétracter peut devenir une décision  difficile : le jugement, le regard de l’autre devient une supplice. 

Se dévoiler après être voilé est un choix difficile certes mais qui doit émaner de sa propre initiative.

Finalement, la femme reste libre de   se voiler ou de se dévoiler. C’est une décision qui lui appartient seule. Elle ne doit pas être forcée dans aucun des deux cas. Son corps lui appartient à elle seule. Il n’appartient à personne et être jugé par l’autre n’appartient qu’à son Créateur.

Mme Soleil de la Voix