L’UNOC-3 s’achève avec l’adoption des « Engagements de Nice pour l’Océan »

La 3ème Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC-3), tenue cette semaine dans la capitale azurienne (9-13 juin), sous la coprésidence de la France et du Costa Rica, s’est achevée vendredi avec l’adoption des « Engagements de Nice pour l’Océan ».

Ces engagements « constituent dans leur globalité une feuille de route ambitieuse pour l’ensemble des États et parties prenantes dans le cadre de l’Objectif de Développement Durable 14, pierre angulaire de la protection de l’Océan à horizon 2030 », lit-on sur le document rendu public à l’issue du sommet.

« L’exceptionnelle mobilisation de toutes les parties prenantes, galvanisées par les menaces pesant sur le multilatéralisme et la prescription scientifique, s’est matérialisée par de nombreux engagements de très haut niveaux », témoignant d’ « une accélération inédite de l’agenda et de la prise de décision sur des sujets comme la gouvernance de la Haute Mer, la sanctuarisation des grands fonds marins et la protection renforcée des zones économiques exclusives », précise le texte.

A travers ces engagements « volontaires », les signataires veulent notamment œuvrer à « construire une gouvernance équitable fondée sur le droit et la justice, assurer un pilotage à 360° de tous les acteurs et instances liés à l’Océan, renforcer le multilatéralisme pour répondre à la dégradation généralisée de l’état de santé de l’Océan et mettre un frein radical à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) et à la surpêche ».

Ils s’engagent aussi à « financer, développer fortement et disséminer la connaissance de l’Océan, y compris les savoirs traditionnels, au profit de tous les acteurs; protéger les scientifiques et accompagner leurs travaux », ou encore à « mobiliser d’importants nouveaux financements publics et privés et développer une économie bleue durable et profitable aux populations, pour atteindre les cibles de l’ODD 14; et planifier la décarbonation totale des activités maritimes d’ici 2050 ».

Leurs engagements portent également sur la lutte contre toutes les formes de pollution, tout en oeuvrant pour préserver la ressource océanique et la biodiversité des écosystèmes marins, dont ceux des grands fonds marins, et faire face aux effets du changement climatique

Ils entendent, en outre, accélérer l’engagement des acteurs régionaux et locaux, les coopérations à l’échelle d’ensembles géographiques ou de bassins océaniques.

Présentée comme le plus grand sommet jamais organisé sur la question de l’Océan en termes de représentation politique à haut niveau, de participation d’acteurs et d’engagements fermes et ambitieux des différentes parties prenantes, l’UNOC3 a marqué « la détermination » de la communauté internationale, y compris des représentants du monde de la recherche, de la société civile, des populations autochtones et littorales, des autorités régionales et locales, des entreprises et des organismes financiers, à tenir ces engagements », souligne le document.

Et d’ajouter que l’ensemble des acteurs ont fait part de leurs engagements « volontaires à titre individuel ou collectif » lors des séances plénières de la Conférence; dans le cadre des dix Panels pour l’action océanique de l’UNOC3; des trois événements spéciaux des Nations Unies, préalables à la Conférence et consacrés à la science, à l’économie et à la finance bleue ainsi qu’à la résilience des villes et régions côtières et des petits États insulaires en développement.

C’était aussi pendant la Journée mondiale de l’Océan le 8 juin; dans le cadre de sommets régionaux ou thématiques de niveau Chefs d’Etat et de gouvernement; dans plus de 1 000 évènements parallèles organisés à Nice et dans sa région, en zone bleue et en zone verte, et notamment dans le site de la “Baleine” ouvert au public et ses 16 pavillons thématiques, qui ont accueilli près de 130 000 visiteurs du 2 au 13 juin 2025, précise-t-on.

« L’UNOC3, par l’exceptionnelle mobilisation de toutes et tous, a tracé un chemin et un agenda de l’action. Il reste cinq années pour atteindre les cibles de l’ODD 14, y compris à travers les prochaines COP climat et biodiversité et le Congrès mondial de l’UICN et évidemment la COP1 de l’Océan. Nice à ouvert un nouveau chapitre transformateur de l’action océanique globale, dont la planète a aussi impérieusement besoin », conclut le document.

Au total, 175 États membres des Nations Unies, 64 Chefs d’État et de gouvernement, 28 responsables d’organisations onusiennes, intergouvernementales et internationales, 115 ministres, et 12 000 délégués, venus de tous les bassins maritimes et représentant plus de 90 % des zones économiques exclusives mondiales et près de 85% du volume des ressources liées à l’Océan, ont répondu présents au sommet de Nice.