L’ère de la fraude ?

Par Mme Soleil de la Voix

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Frauder est un phénomène de plus répandu dans notre société. Dans son acception propre, la fraude se définit comme étant une action faite de mauvaise foi dans le but de tromper et de tirer bénéfice.

Il n’y a pas de secteurs de la vie qui peuvent en être épargnés. Sa forme change selon le degré de l’intelligence du fraudeur et les moyens utilisés.

L’enseignement est touché en plein fouet par la fraude. Cette tentation est forte à chaque fois qu’un élève ou un étudiant passe un examen, ou qu’un candidat  passe un concours d’accès à une profession, grade évolution de carrière. 

Tous les moyens sont bons pour éviter de travailler et réussir sans effort. La notion de mérite a perdu tous sons sens. Seuls les imbéciles, veulent réussir par l’effort.

A quoi sert d’étudier pour finalement avoir un salaire minable. Les jeunes ont perdu cette valeur, ils ont perdu leur repère car la société ne valorise que ceux qui gagnent plus. 

Les jeunes  veulent réussir sans fournir d’efforts. A quoi sert de travailler durement, disent-ils, « tous ceux qui nous entourent peinent à gagner leur vie convenablement, ils travaillent toute la journée pour un salaire minable « . 

D’autres diront « à quoi sert de faire des études, dans tous les cas, tu ne trouveras pas de travail ». Le grand paradoxe, on ne trouvera pas de travail mais on veut ce fameux diplôme. 

Mais comment est obtenu finalement ce diplôme ? Certains par leurs efforts, ce qui constitue l’exception dans un monde où le « brillant » est exclu dans un environnement de moins brillant.

Lorsque ce brillant est avec d’autres brillants, rares sont les fois où la triche opère. Les grandes écoles d’ingénieurs engorgent ceux qui se battent pour être les meilleurs.

La triche dans ce cas est rare.  L’excellence impose ses règles, l’excellence domine tout le reste. La triche opère lorsqu’il n’y a pas d’enjeu, il n’y a pas de compétitions.

Tout le monde est mis sur un même pied d’égalité. Certains se démarquent dans la foule. Ils tracent leur chemin, discrètement. Ils dérangent parfois car ils sont différents. Ils peuvent devenir des cibles pour les autres, les moins bons. « Pourquoi vous êtes bons, vous devez être comme nous ». Ceux-là ont raté de peu les grandes écoles, ils se rattrapent, à leur façon, mais doivent subir, durant leur étude, d’être dans la masse.

Les autres, les moins bons, qui n’abandonnent pas, qui espèrent réussir, non pas, par le mérite, mais plus par oisiveté ou parce qu’il faut avoir ce diplôme. Ce sont ceux-là qui vont vouloir l’avoir à tout prix. Ils vont utiliser tous les moyens pour y arriver, parfois au prix d’être renvoyés, exclus. Ils utilisent des méthodes sophistiquées, coûteuses, parfois dangereuses. Ils n’ont rien à perdre.

D’ailleurs, pour certains, c’est un jeu : miser le tout pour le tout. Cela passe ou casse. Si la chance est là, il ne sera jamais pris. Il aura finalement un carton, lui ouvrant des perspectives peut-être pour une immigration, un emploi mais le   plus souvent, il devient chômeur diplômé.

Le potentiel, hypothétique employeur dira que les lauréats ne sont pas formés. Le hic qu’il faut étudier pour être formé! Le chômeur dira de son côté, que la formation ne lui a rien apporté, qu’on ne nous forme pas pour un emploi.

Or être formé suppose en premier de vouloir apprendre, d’avoir un minimum de « bagages ». Mais, pour le tricheur, l’apprentissage n’est pas sa priorité. La réussite, sans effort, est sa priorité, duper le surveillant, passer à travers les mailles du filet, chercher les meilleures astuces pour ne pas être pris, tant d’efforts pour ce carton sans valeur, alors qu’il aurait pu  consacrer ce même temps à retenir une idée, une phrase pour devenir quelqu’un d’autre, quelqu’un d’utile surtout pour lui, pour sa famille et la société.