Tatouage: secrets et expressions…

Se faire tatouer constitue un acte irréversible, de non retour. Oser faire le pas est signe d’un grand courage, parfois d’un grand désespoir. Une souffrance de l’âme qui dépasse celle de la chaire. Ce tatouage constitue un phénomène de mode démontrant  que l’être est toujours en quête d’identité.

Une identité par  le biais d’une image représentative d’un fantasme, d’un idéal, d’un objet, d’un animal, symbole d’un ressenti mal exprimé ou refoulé.

Pourquoi se faire tatouer! Pourquoi autant de personnes se font tatouer ? Pourquoi un tel engouement pour une telle pratique !? Pourquoi ce phénomène ne cesse d’augmenter ? S’agit-il d’un effet de mode? ou plus d’une quête d’identité !?

Des jeunes, des moins jeunes qui font le pas de dessiner un souvenir, un animal,  un visage,  une culture soit sur une épaule, un coin de dos ou tout le dos, une jambe,  un cou, un visage. Un tel acte peut paraître dur puisqu’on creuse, sur une peau vivante, sensible à la douleur, une image figée à jamais. Ce paradoxe d’incruster sur une peau fragile, sur un corps qui vieillit,  une image qui sera définitivement présente, là pour toujours.

Cet acte qui ressemble beaucoup a une pratique romaine qui consiste à marquer au fer rouge le front d’un criminel. Par cette marque, son acte sera gravé, certes sur sa chaire, mais également dans l’esprit des membres de la société. Ce tatouage, pour d’autres, représente toute une culture d’un peuple, d’une civilisation. Le point commun de tous est la représentation d’une identité. Le tatouage a toujours été signe de beauté. Chaque peuple pouvait se différencier par la forme, la disposition du tatouage. Il se connaissait et se reconnaissait par le l’image que représente le tatouage.

Que le tatouage prenne plusieurs formes,  d’un petit dessin enfoui quelque part dans le corps, qu’il soit apparent couvrant presque tout le corps, ou discret loin du regard des autres,  l’individu attiré par le tatouage  cherche à exprimer son identité, ambiguë, parfois exprimé un mal être dont la seule délivrance et de la sentir dans la chaire.

Qu’il soit en quête  d’une identité oubliée, ou à la découverte d’une nouvelle identité différente du groupe dans lequel,  il appartient, tous expriment un cri de l’âme qui souffre de ne pas s’identifier à la communauté.  Mais faut-il se démarquer pour être accepté et être aimé. Chacun de nous porte en nous des souffrances auxquelles il est nécessaire de faire face pour évoluer et de s’accepter comme nous sommes.

Notre grande peur est de pouvoir s’avouer que nous sommes vulnérables. Pour éviter d’affronter notre peur, l’individu se cache derrière ces images auxquelles ils s’identifient. Il se sent rassuré puisque, pour lui, il s’accroche à l’image qu’il considère qu’elle le qualifie, qu’elle le représente. Cet attachement à cette image dénote d’une dépendance à la matière, plus qu’à l’être. L’être n’a pas besoin de matière puisqu’il est libre de tout attachement. Il suffit que l’être retrouve son identité. Il se suffira à lui-même. Dans ce cas il pourra s’exprimer sans passer par la matière, symbole de dépendance.

Mme Soleil De la Voix