Le nouvel ordre.. érotique… !

C’est un secret de Polichinelle. La doctrine dominante fait du corps de la femme un produit comme un autre. Au nom de l’émancipation, l’approche a mis en œuvre les nouveaux modes de communication afin de la réduire à la servitude et d’en faire un simple objet.
Ainsi, par le faire-croire de la mode qui l’étouffe d’injonctions, lui provoquant au passage des complexes et des comportements absurdes, elle se présente de son plein gré pour faire des défilés, pour évaluer la «beauté» de son corps sur la base des critères qui la chosifient davantage dans ce qu’on appelle des «concours de beauté».
Le jeu est ainsi fait pour sélectionner celle que ces critères chosifient pour caracoler en tête du peloton avant de céder la place à une autre lors du prochain concours. Cela laisse entendre que celle qui a été élue «belle» lors d’une édition ne le sera plus lors de l’édition suivante. Elle devient «ex». Il y a donc une «date de péremption», qui est définie de «date à partir de laquelle la fraîcheur d’un produit (alimentaire, pharmaceutique, ménager) n’est plus assurée».
Autant dire que la doctrine dominante a transformé le corps de la femme en un véritable «marché» qu’il va falloir faire fructifier. Autrement, c’est un champ de manœuvre soumis à une domination perpétuelle.
Même son intimité n’échappe pas à l’emprise marchande de ce monde où le «nouvel ordre sexuel» est dicté par des manuels, «comment agir en dix leçons», «comment jouir en 5 leçons», etc. Ce sont ces figures qui définissent malheureusement aujourd’hui dans les médias le sens du terme «star». Et ce sont ces «stars», dans le sens forgé par la manipulation du langage, qui sont accueillies sur des tapis rouges, en tant qu’invité de marque. Mais, au fond, chacune et son compagnon du jour ou de toujours ne sont embarqués que comme des objets servant l’industrie du spectacle.
Les voilà, mains dans la main, un «mannequin» avec une «mannequine», qui, tous les deux s’exposent pour valoriser les produits de l’industrie de la mode. Vu avec recul, le spectacle ressemble à ce qui se passe dans des situations proches d’exercices de foire. Et dans les discours, notamment médiatiques, on fait passer ces figures pour des icônes de l’émancipation, alors qu’il ne s’agit que d’une pure logique d’exploitation du corps féminin.
Par Docteur Belkassem Amenzou
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